André Gide

 

 

André Gide

RM 248 - Hommes

André Gide

1912

Huile sur toile

Signé, daté et légendé en bas à droite “J.E. Blanche, André Gide, 1912”

81 x 98 cm - 31''7/8 x 38''1/2 in.

Provenance :

Musée des Beaux-Arts, Rouen, inv. 1923.1.1. Don de l’artiste en 1923

Expositions :

1914, Paris, Galerie Bernheim-Jeune, Jacques-Emile Blanche, 2 - 14 février , n°4
1921, Grand Palais, Salon de la Société nationale des beaux-arts, n°154
1922, Paris, L’Union interalliée, Exposition des cent portraits, 15 mai - 15 juin, n°17
1936, Paris, Bibliothèque nationale, Cinquantenaire du Symbolisme, n°853
1943, Paris, musée de l’Orangerie, Jacques-Emile Blanche (1861-1942), n°64
1951, Rouen, musée des Beaux-Arts, Jacques-Emile Blanche - Portraits - Un demi-siècle de vie parisienne et de pensée française, 7 juillet - 15 septembre, n°16, pl. n°4
1953, Paris, Musée pédagogique, Visages de la Normandie, n°995
1954, Dieppe, château- musée, J.-E. Blanche - Walter Sickert, 16 juillet - 20 septembre, n°60
1955, Londres, Wildenstein Gallery, Marcel Proust and his Time
1970, Paris, Bibliothèque nationale, André Gide, 18 novembre 1970 - 21 février 1971, n°400
1988, Offranville, Le Colombier, Jacques-Emile Blanche à Offranville, mai, n°19
1993, Uzès, Office municipal de la culture, André Gide et ses peintres, 25 juin - 29 août, n°12, p. 28, reproduit
1997, Rouen, musée des Beaux-Arts, Jacques-Emile Blanche, peintre (1861-1942), 15 octobre 1997 - 15 février 1998, n°80, p. 180
2012, Paris, musée d’Orsay, Misia, reine de Paris, 12 juin - 9 septembre
2012, Paris, Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent, Du côté de chez Jacques-Emile Blanche, 11 octobre 2012 - 27 janvier 2013, p. 99, reproduit en couleur
2015, Evian, Palais Lumière, Jacques-Emile Blanche, peintre, écrivain, homme du monde, 7 mai - 6 septembre, n°91, p. 168, p. 169,  reproduit en couleur
2016, Deauville, Point de Vue, Jacques-Emile Blanche, portraitiste de la Belle Epoque, 14 mai - 18 septembre, p. 53, reproduit en couleur
2016, Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Oscar Wilde, l’impertinent absolu, 28 septembre 2016 - 15 janvier 2017, cat.194, p. 229, reproduit en couleur
2018, Libourne, Chapelle du Carmel, Jacques-Emile Blanche, le peintre aux visages, 26 mai - 22 septembre, p. 83, reproduit en couleur

Bibliographie :

Dubosc George, "La salle des œuvres de Jacques-Emile Blanche au musée de Rouen", Journal de Rouen, 12 mai 1923
Blanche Jacques-Emile, Mes modèles. Souvenirs Littéraires, Paris, Stock, 1928, p. 200-201, reproduit en noir et blanc
Lemoine Jean-Gabriel, «Jacques-Emile Blanche et ses amis», avril 1934
Corpechot Lucien, Souvenirs d’un journaliste, tome III, Paris, Plon, 1937, p. 231
Ferrier André, "Jacques-Emile Blanche, peintre et mémorialiste", L’Oeil, n° 89, mai 1962, p. 63, reproduit
A. M., "Au musée des Beaux-Arts de Rouen. A la recherche du temps perdu à travers les portraits de Jacques-Emile Blanche (1861-1942)", Paris-Normandie, 19 août 1980, p. 6
Popovich Olga, Catalogue des peintres du musée des Beaux-Arts de Rouen, Rouen 1978
Bergot François, "Retour à Jacques-Emile Blanche, de la palette à l’écritoire, un témoin de son temps", Précis analytique des travaux de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, séance du 27 avril 1985, p. 215-236, p. 232
Sutton Denys, "Jacques-Emile Blanche : painter, critic and memorialist", Gazette des beaux-arts, n° 1428-1429, janvier-février 1988, p. 166, reproduit
Bergot François, Le Musée des Beaux-Arts de Rouen, Musées et monuments de France, Albin Michel, Ville de Rouen et Paris, 1989, p. 110
Bergot François, Musée des Beaux-Arts de Rouen. Guide des collections, XVIII°, XIX°, et XX° siècles, Réunions des musées nationaux, Ville de Rouen et Paris, 1994, p. 130-131
Bialek Mireille, Jacques-Emile Blanche à Offranville, peintre-écrivain, Offranville, mairie d’Offranville - musée Jacques-Emile Blanche 1997, p. 59, reproduit
Roberts Jane, Jacques-Emile Blanche, Gourcuff Gradenigo, Montreuil, 2012, p. 125, reproduit en couleur

 

Le dernier portrait de Gide fut peint quand celui-ci élaborait ce qu’il appella lui-même " sotie ", c’est-à-dire Les caves du Vatican, roman publié en 1914, Ce récit délibérément décousu, croise et oppose intrigues et personnages : le jeune Lafcadio, prisonnier de sa mystique de l'acte gratuit, avec la même indifférence sauve un jour la vie de deux jeunes enfants et, un autre, tue le pauvre Amédée Fleurissoire, sans mobile réel. Habillé tout de noir sur un fond sombre, Blanche le peignit comme “ le plus romantique des mystérieux ”, en concluant " Jeune homme imberbe dans le complet de cheviote, Gaulois à la moustache de Vercingétorix, voyageur sous le chapeau de velours noir, vos yeux sont les mêmes ; je me suis accoutumé à ce qu’ils me scrutent, comme je persisterai à les interroger. " Alors que Gide n’hésita jamais à se moquer de son vieil ami par écrit, Blanche fut beaucoup plus généreux et admiratif à l’égard de son ami écrivain : " Entre tant d’hommes intelligents que j’ai connus, Gide reste le plus surprenant à mon sens avec Paul Valery par ce que capables tous deux, à la fois de s’élever aux hautes sphères de la spéculation et de s’intéresser aux valeurs les plus humaines. "  A la fin de sa vie, Gide eut quelques remords vis-à-vis de son ami et qu’il émit par écrit en 1937 : " Je n’ai pas retrouvé sans émotion J.-É. Blanche. Il a la gentillesse de ne point me garder rancune de mes retraits et se montre avec moi, comme toujours, d’une affabilité charmante. Je songe avec tristesse, à présent que notre vie s’achève, que j’ai bien mal répondu à l’affection qu’il m’a sans cesse témoignée, que je n’ai marqué, dans mon journal, que mes sursauts d’humeur (de mauvaise humeur) devant son existence trop comblée, trop aisée, devant l’excès de son assurance et le souci de ses commodités. Mais qui ne le connaîtrait que par ce que j’en ai dit le jugerait mal ; je n’ai retracé de sa figure que les ombres. "

 

 

 

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