1846
Le docteur Esprit Sylvestre Blanche (1796-1852), le grand-père de Jacques-Emile, transfère sa clinique psychiatrique de la Folie Sandrin à Montmartre, à l’hôtel de Lamballe à Passy.
1849
Son fils Emile-Antoine Blanche (1820-1893) reprend la direction de la clinique. Parmi ses nombreux patients, célèbres et moins célèbres, on retrouve ainsi Gérard de Nerval en 1849, 1853 et 1854, Théo Van Gogh en 1890, et Guy de Maupassant en 1892 …
1854
Emile-Antoine se marie avec sa cousine Félicité Baron-Chatillon (1820-1895)
1861
Le 31 janvier à l’hôtel de Lamballe, naît Jacques-Émile, quatrième enfant d’Émile et Félicité Blanche. Les autres enfants du couple - Marie (1855-1860), Joseph (1856-1868) et Louis (1858-1858) - ne survécurent pas.
1867
Avec ses parents, Jacques-Émile visite de l’Exposition universelle à Paris.
1868
A la mort de son frère ainé Joseph, Jacques-Émile reste seul, il devient ainsi " l’enfant tunique ".
1870
Le 15 juillet, le gouvernement de Napoléon III déclare la guerre à la Prusse.
A Dieppe, en juillet, Jacques-Émile prend des leçons de piano avec M. Verwoitte, maître de la chapelle et organiste de Saint-Roch ; familier des " dimanches " de Mme Blanche.
Le 4 septembre, la République est proclamée.
Le 11 septembre, Jacques est envoyé à Londres accompagné de sa gouvernante, Marie Barbier (" Nou’d’jac "), ainsi que de Miss Ellen McLaren qui lui enseigne l’anglais et de la jeune sœur de cette dernière, Winnie. Ils s’installent à 15 Walton Place à Chelsea. Il rend fréquemment visite au compositeur Charles Gounod qui vit à Londres et lui enseigne la musique.
En octobre, il fait un séjour à Brighton.
1871
En février, il fait un séjour à Orton Hall, Peterborough.
Le 12 mars, à regret, il doit rentrer en France, accompagné du Docteur Meuriot.
Le 18 mars, il se replie à Dieppe avec sa mère, chez ses cousins Lallemant rue d’Ecosse où il retrouve des amies de Passy, les trois filles du journaliste John Lemoinne - Rose, Catherine et Yoyo (Marie) -, réfugiées chez leur oncle, Vincent Lanel.
1872
Le docteur Blanche vend clinique et clientèle au docteur Meuriot mais reste toutefois consultant.
Jacques-Émile séjourne à Dieppe où par la suite et jusqu’en 1895 il passera tous ses étés. Il y prend des cours de dessin, exécute des croquis de paysages, peint des galets presse-papiers.
1873
Le 18 mai, Jacques fait sa première communion et Gounod lui offre une bague qu’il conservera jusqu’à la mort.
Au début de l’automne, le docteur Blanche emménage avec sa famille dans un immense hôtel particulier récemment construit à son goût, rue des Fontis à Auteuil sur un grand terrain qu’il possédait déjà.
Jacques entre en cinquième au collège Fontanes, aujourd’hui lycée Condorcet. Il prend ses repas chez Mme Duponchel, une vieille amie de son père.
1874
Stéphane Mallarmé, son professeur d’anglais le décrit : " médiocre élève mais docile et appliqué ".
L’ami de ses parents, Edmond Maître (1840-1898), devient son précepteur. Jacques lui voue une admiration et une reconnaissance profondes.
Jacques voyage en Angleterre avec John Lemoinne et sa fille Rose.
1875
Le 3 mars, il assiste à la création de Carmen de Georges Bizet à l’Opéra-Comique.
Il passe l’été à Houlgate puis à Dieppe avec les Meuriot, où il peint des aquarelles.
Il rend à Manet une première visite dans son atelier de la rue de Saint-Pétersbourg en compagnie d’Edmond Maître qui lui présente également Fantin-Latour.
Grâce à son précepteur, il achète trois paysages de Monet chez une concierge de la rue Bréda aux Batignolles et des Cézanne chez le père Tanguy, prémisses d’une importante collection de peintures qui vient prolonger celle de son père.
1876
Au lycée, il admire son camarade Bergson, cet " as de la philosophie ".
Pendant l’été, il travaille à Dieppe avec le peintre Mélicourt et revoit les jeunes filles Lemoinne.
En septembre, Mme Silvestre-Esprit Blanche, mère de du docteur Emile-Antoine et grand-mère de Jacques-Émile décède.
1877
Jacques redouble sa classe de seconde.
En voyage aux Pays-Bas avec son père, il copie les primitifs flamands dans les musées belges et néerlandais.
1878
À Auteuil, commence la construction d’un atelier dans le parc de l’hôtel particulier du docteur Blanche.
Suite à un accident de tramway en rentrant du lycée, Jacques-Émile reste alité plusieurs semaines. Il conservera à vie un boitillement qui lui vaudra d’être réformé au conseil de révision en 1881. Pendant plus de dix ans, il sera complexé par son problème de surpoids disgracieux.
Il peint Nature morte aux poissons (Paris, musée du Petit Palais).
1879
Il réussit la première partie du baccalauréat grâce à des cours de rattrapage.
Il accompagne Edmond Maître rue de Vintimille dans l’atelier de Monet où il acquiert La Chaumière.
Avec sa mère, il passe des vacances à Dieppe qui marquent le début de la construction d’un vaste " chalet " au Bas Fort Blanc, où il aura un atelier face à la mer.
Pour sa salle à manger, Mme Blanche commande des panneaux décoratifs sur le thème wagnérien de Tannhaüser à Renoir qui séjourne à Wargemont chez les Bérard et qui conseille le jeune peintre Jacques-Émile.
1880
En juin, Jacques-Émile réussit la seconde partie du baccalauréat et décide d’être peintre.
Il retourne à Londres en juillet.
Il copie le Parnasse de Mantegna au Louvre et peint Ma Mère.
1881
Le portrait de sa mère est refusé au Salon des artistes français.
En juillet, à Dieppe, il retrouve Renoir avec joie.
En octobre, il peint devant Manet La Brioche, toile décisive pour sa carrière.
Il commence à travailler au 62 rue de Rome dans l’atelier d’Henri Gervex, ami de ses parents et voit Degas à la première vente de l’atelier de Courbet, le 9 décembre.
Il peint son premier tableau accepté par le Salon des artistes français, Femme au bord d’un yacht.
1882
En mai, il expose pour la première fois au Salon des artistes français.
Il séjourne à Londres du 23 mai au 3 juin, en compagnie d’Edmond Maitre, de Gervex, d’Helleu et de Rodin. Il y rencontre Whistler et surtout Walter Sickert qui toute sa vie durant restera un ami proche.
Du 19 au 23 Juin, il y retourne avec Fantin-Latour et Edmond Maître pour assister à la saison de drames lyriques allemands à Drury Lane et y voit ainsi Tristan et Isolde et Les Maitres Chanteurs.
En août à Dieppe, il retrouve Sickert, Whistler, Gervex, Helleu, Ochoa et Renoir.
A Paris, il s’éprend d’Emmanuela Potocka et rejoint le cercle des " Macchabées " de la comtesse.
Au premier Salon des arts décoratifs, il présente un panneau peint pour un pavillon de jeu, La Partie de tennis.
1883
En janvier, il rencontre Oscar Wilde chez Charles Ephrussi, dans son hôtel particulier avenue de Jena.
Le 3 mai, il est effondré par la mort de Manet, grand ami du docteur Blanche et son " idole ".
En juin, il se rend à Londres avec Edmond Maître, Henri Gervex et Paul Robert.
Il passe l’été au Bas Fort Blanc et ses parents convient Gervex à les y rejoindre le temps de quelques vacances. A côté du chalet du Bas Fort Blanc se trouve la villa Olga, occupée par Blanche Caracciolo, son amant le prince Poniatowski et leur fille Olga-Alberta.
Il peint Contemplation.
1884
En février, il fait de nombreux achats à la vente Manet.
Il expose pour la première fois aux " XX " à Bruxelles.
Parrainé par son cousin Georges Ohnet, il entre au Cercle de l’Union artistique de la place Vendôme qu’Henri Wallet, Degas et le marquis de Balleroy avaient autrefois soutenu (dit aussi Cercle des Mirlitons puis L’Epatant).
Il rencontre Edouard Dujardin, fondateur de la Revue wagnérienne dont il est un des premiers abonnés et à laquelle il collaborera.
À Londres, il voyage avec Robert de Montesquiou avec lequel il se dispute, et retrouve Fantin-Latour.
En Espagne avec Rafaël de Ochoa, où il loge chez l’oncle de ce dernier, Madrazo et visite le Prado où il fait des copies de Vélasquez et du Greco.
En juillet à Dieppe, il peint des paysages et des portraits de Marie Renard, modèle aux cheveux roux de Gervex, Helleu et Berthe Morisot.
1885
Son " atelier-salon ", rue des Fontis, lui attirera le sobriquet de " marquis de Carabas ".
Il devient massier à l’académie de Gervex et Humbert, nouvellement fondée dans la rue Verniquet par Henri Wallet et où il fréquentera les peintres Angrand et Seurat.
Gauguin est de passage à Dieppe, Whistler et Degas y séjournent également, chez les Halévy : Whistler fait une lecture de son texte, Ten o’clock lecture chez les Cobden, le photographe Barnes, invité par Sickert, prend la célèbre photo L’Apothéose de Degas sur le perron de la villa des Halévy et Degas exécute, dans l’atelier de Blanche, son pastel Six Amis à Dieppe, qu’il offre à Mme Blanche.
Il rencontre Maurice Barrès chez les Robert de Bonnières.
Il collabore à la Revue Indépendante fondée par Félix Fénéon et Georges Chevrier l’année précédente et rencontre Henri de Régnier par l’intermédiaire d’Édouard Dujardin.
1886
Il fait la connaissance d’André Gide chez Mme de Bonnières.
Ary Renan crée le groupe des Trente-Trois à la Galerie Georges Petit, où chacun exposant présente cinq toiles ; y participent Blanche, Carrière, Redon, Desvallières, von Uhde, Khnopff …
1887
Il retrouve Whistler à Londres et devient membre du New English Art Club (NEAC) fondé en 1886 et assiste aux célébrations du jubilé de la reine Victoria.
Il renonce à exposer à Bruxelles au Salon des XX " assez embarrassé pour jouer, cette année, le rôle de champion français, à côté de savants comme M. Seurat et autres " confie-t-il.
Il collabore à la Revue wagnérienne sous le pseudonyme de James E. White et à La Revue Indépendante en fournissant des gravures à l’eau-forte ou à la pointe sèche.
A Dieppe cet été-là, il fait le portrait de la comtesse Greffulhe (localisation inconnue).
En octobre, il part avec Robert de Montesquiou et Léon Bédard en Autriche et en Roumanie où il croise Pierre Loti à la cour de Carmen Sylva, reine de Roumanie.
1888
En février, il participe à la Vème Exposition des XX au musée royal d’Art ancien de Belgique, à Bruxelles.
En avril, il expose à la IVe exposition de la Société des pastellistes et à la galerie Georges Petit.
En juillet, il se rend à Bayreuth par l’Orient-Express, avec Louis Metman et Gabriel Fauré, où il voit la Tétralogie de Wagner.
Au mois d’août à Dieppe, il retrouve Georges Moore qui lui dédiera ses Confessions d’un jeune anglais et rencontre Debussy chez les Vasnier.
1889
Il se brouille définitivement avec Robert de Montesquiou.
En janvier, il présente des portraits d’enfants, une nature morte et deux gravures à la pointe sèche à la nouvelle exposition des Trente-Trois, galerie Georges Petit.
Il bénéficie d’une salle particulière à la Vème exposition de la Société des pastellistes, dans le cadre de l’Exposition universelle.
Il prête plusieurs toiles de sa collection à l’exposition commémorative La Centennale au Palais des Champs Elysées.
En juillet, il fait un deuxième séjour à Bayreuth pour écouter Tristan et Isolde et Les Maîtres chanteurs.
En octobre, il est à Londres avec Edouard Dujardin, où il retrouve Sickert et Moore, et étudie les peintres anglais du XVIIIe siècle. Il assiste à l’opéra Otello de Verdi au Lyceum Theatre.
Il commence à fréquenter l’académie de la Palette, rue du Val-de-Grâce.
1890
Au printemps, il se rend à Madrid.
En mai, en tant que comme membre fondateur il expose neuf toiles à la première exposition de la Société nationale des Beaux-Arts, au Champ-de-Mars, sous la présidence de Meissonier.
Au mois d’août à Dieppe, il pose pour Walter Sickert.
A l’automne, il voyage en Suisse et en Italie avec les peintres Ochoa et Boldini.
En décembre, il participe à l’exposition internationale de la galerie Georges Petit.
1891
En mai, il est élu sociétaire de la Société nationale des Beaux-Arts, présidée par Puvis de Chavannes, et y expose onze toiles.
En juillet, il part à Londres en compagnie d’Helleu, Boldini et Ochoa.
Fin septembre ou début octobre il est invité à Trouville, aux Frémonts, chez Mme Arthur Baignères,
André Gide initie ce qui deviendra une longue correspondance entre eux deux et lui présente Pierre Louÿs.
Il pratique la lithographie et réalise la série des Pouponnes.
Le 1er octobre, il dessine Proust pendant un dîner à Trouville chez Mme Arthur Baignères.
1892
Le journaliste John Lemoinne - dont Blanche épousera la fille - décède.
Blanche rencontre Maurice Denis dans une soirée chez Mme Finaly et présente Oscar Wilde à Proust dont il peint le portrait à Auteuil.
En mai, il achève L’Hôte, sa seule composition symboliste, brocardée par la critique.
En juin, il expose son portrait de Proust à la Société nationale des Beaux-Arts.
Le 22 juillet, il effectue son troisième voyage à Bayreuth.
En octobre, il part quelques jours à Reux près de Pont-l’Evêque.
Sur les conseils de Gide, il commence un journal qu’il tiendra jusqu’à sa mort de façon inégale.
1893
En mai, il expose onze tableaux au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts.
L’année est surtout marquée par la maladie puis la mort, le 15 août, de son père, largement commentée dans la presse nationale.
Il fait la connaissance de Paul Valéry et Claude Debussy.
En juillet, il déjeune dans une brasserie de la rive gauche avec les Bonnières et Henry Gauthier-Villars, dit Willy, qui lui présente sa jeune femme Colette, épousée le 15 mai.
En septembre, il reste à Dieppe auprès de sa mère souffrante.
1894
La Ville de Paris renomme la rue Fontis, rue du docteur Blanche.
Jacques passe tout l’été à Dieppe ; soignant sa mère de plus en plus malade.
Il y peint Frits Thaulow et sa famille et y rencontre Serge Diaghilev.
Rose Lemoinne devient officieusement sa fiancée et l’accompagne désormais pendant ses sorties.
1895
Le 2 mars, son amie Berthe Morisot meurt.
Au printemps à Londres, il peint Royalties walking in Hyde Park où figure la future reine, la princesse Mary de Teck.
En juin, il réalise l’ultime portrait poignant de sa mère se reposant dans le jardin d’Auteuil.
En juillet, il passe son dernier été au Bas Fort Blanc où il retrouve la colonie anglaise : Sickert, Beardsley, Conder, Symons, les sœurs Savile-Clark et Max Beerbohm dont il réalise les portraits.
Ses amis Ochoa, Helleu et Boldini, viennent voir son grand tableau Le Peintre Thaulow et ses enfants, qu’il vient tout juste d’achever.
Le 29 octobre, il se marie civilement avec Rose Lemoinne.
Le 30 octobre, il épouse religieusement Rose Lemoinne, en toute intimité dans la chapelle des Catéchismes à Saint Philippe-du-Roule, avec Puvis de Chavannes et le docteur Meuriot comme témoins.
Le 4 novembre : sa mère décède.
Il s’installe avec sa femme à Auteuil où son atelier sera réaménagé en salon et un nouvel atelier construit sur la terrasse. Les nouveaux mariés n’occuperont jamais la villa des parents de Blanche, préférant la louer aux demoiselles Guyomard et Hogg qui y ouvriront une finishing school pour jeunes filles, les Marronniers.
Le 30 décembre, les jeunes mariés part en voyage de noces en Italie, à Milan, Venise et Gênes où ils trouvent le froid et la neige avant de revenir par le midi de la France.
1896
En avril, Blanche rencontre Camille Pissarro à Paris.
Après un séjour au Fossé, le petit château de Gentien de Bosmelet près de Forges-les-Eaux, le couple qu’accompagnent Catherine et Yoyo - les deux belles-sœurs de Blanche - loue pendant les mois d’automne à la veuve du peintre Gérôme le Manoir de Tout la Ville à Saint-Martin-aux-Chartrains dans le Calvados. Blanche y disposera d’un atelier.
Cette année marque également le début d’une correspondance avec Daniel Halévy (1872-1962) qui durera jusqu’en 1942.
1897
Blanche est nommé chevalier de la Légion d’honneur.
Le 4 mai, sa femme évite de justesse à la mort dans l’incendie du Bazar de la Charité.
Le couple passe l’été à Saint-Martin-aux-Chartrains.
1898
Edmond Maître décède.
Blanche est présenté à Henry James dans un hôtel aux Champs-Elysées par un ami américain .
1899
Sickert séjourne brièvement à Auteuil pendant l’été.
Au mois d’août, Blanche loue à nouveau le château du Fossé près de Forges-les-Eaux.
Il présente deux toiles à l’exposition internationale de peintures de Saint-Pétersbourg organisée par Diaghilev.
1900
IL reçoit la médaille d’or à l’Exposition universelle pour Le peintre Thaulow et ses enfants.
D’août à octobre, il peint à Saint-Martin-aux-Chartrains.
En décembre, Sickert lui rend visite à Auteuil.
1901
Il passe son dernier été à Saint-Martin-aux-Chartrains où il est à la recherche d’une maison.
Le 5 octobre, il écrit la première lettre de sa correspondance avec Maurice Denis (1870-1943).
Le 16 octobre, il assiste au mariage d’Elie Halévy et Florence Noufflard à Florence.
Les 27 et 28 octobre, il reçoit Gide à Saint-Martin-aux-Chartrains.
1902
Le 30 avril, il est bouleversé par la création de Pelléas et Mélisande de Debussy à l’Opéra Comique.
De mai à juillet il voyage en Allemagne. Il inaugure le 2 mai d’une exposition avec Charles Cottet à Berlin dans une galerie du Pariserplatz, où il est mal reçu par Max Liebermann et l’Avant-garde. Il se lie avec von Tschudi, directeur de la pinacothèque, qu’il pousse à faire l’acquisition de deux Goya. Il visite Potsdam, Cassel et Dresde.
Le 10 juin naît Georges Mévil, fils d’un cousin de Rose.
De juillet à novembre, Blanche loue pour la première fois le manoir du Tot à Offranville près de Dieppe, où il accueille le compositeur australien Percy Grainger et fait la connaissance de Hildegarde – dite Hilda - Trevelyan, peintre, qui devient une amie.
En décembre, il commence à enseigner, avec ses amis Charles Cottet et Lucien Simon, à l’académie de La Palette, rue du Val-de-Grâce.
1903
Il enseigne à l’académie Vitti au 49 boulevard du Montparnasse.
Du 26 février au 29 mars, il expose au moins trois tableaux au dixième salon de la Libre Esthétique à Bruxelles (L’arc-en-ciel, Émilienne, sa petite sœur avec une citrouille et Lucie lisant).
En mars, il découvre les Rembrandt du Mauritshuis à La Haye.
Du 17 mai au 6 juin, il expose vingt tableaux avec Charles Cottet et Walter Gay chez Eduard Schulte à Berlin.
Le 29 juin, il offre à Degas son portrait.
En juillet, il séjourne de nouveau à Offranville, rejoint par quelques élèves.
Le 26 septembre, il passe quelques jours à Reux.
En décembre, survient la rupture avec Degas, du fait de la publication intempestive de la photo de son portrait dans la revue The Studio. Degas, furieux, restitue à Blanche le portrait dont ce dernier lui avait fait cadeau et fait saisir chez lui son pastel Six amis à Dieppe. Les Halévy, Cavé, et les frères Rouart intercèdent vainement.
1904
Il s’attache à Félicien Cacan, son élève à l’académie La Palette.
En juin à Londres, avec Cottet et Rodin, il exécute des commandes de portraits.
En juillet, il reçoit Jeanne Mühfeld à Offranville.
1905
Une intervention chirurgicale prive Rose de tout espoir de maternité.
Blanche prend pour élève, dans l’atelier d’Auteuil, Berthe Langweil, fille d’une grande antiquaire d’art asiatique de la place Saint-Georges.
En octobre à Offranville, Maeterlinck et Georgette Leblanc qui vivent à Gruchet-Saint Siméon en Seine-Maritime, rendent visite à Blanche au manoir du Tot ; Maeterlinck pose pour lui.
Blanche passe l’automne à Londres au Hyde Park Hotel et y rencontre Lady Saxton Noble et sa famille Il exécute de nombreux portraits pour la haute société anglaise et obtient un vif succès avec L’Anniversaire exposé à l’International Society.
Il expose en décembre au NEAC.
1906
En janvier, il loue un atelier à Londres, au 6 William Street à Knighstbridge, qu’il occupe régulièrement jusqu’en 1910 mais réside au Hyde Park Hotel. Sickert fait son portrait " en member du St. James Club ".
Il séjourne dorénavant d’août à fin novembre à Offranville. Félicien Cacan loue une petite maison à Varengeville-sur-Mer et Blanche et Rose acceptent d’être respectivement parrain et marraine de son fils Félicien Jacques Émile, né en décembre. Blanche se promène en Normandie dans sa " petite De Dion-Bouton de seconde main ".
1907
En avril, il est reçu par la duchesse de Rutland à Belvoir Castle.
Rentré en octobre à Auteuil, il a pour élève Simon Bussy et Henry Lamb à l’académie de La Palette.
1908
Au printemps, après un premier portrait raté, il achève le second Portrait de Henry James à Londres.
Partage son temps entre Londres, Paris et Offranville.
1909
En février, il expose à Bordeaux au LVIIe Salon des amis des arts.
Le 17 mai, il assiste à Paris au premier spectacle des Ballets russes dont il devient le “parrain”.
Il achète Gallery of the Old Mogul de Sickert (1906, aujourd’hui à l’Aberdeen Art Gallery) à la vente organisée par la galerie Bernheim-Jeune à l’hôtel Drouot.
1910
Le jeune fils d’un cousin de Mme Blanche, Georges Mévil, vient pour la première fois en vacances à Offranville.
Il enseigne avec Lucien Simon à l’atelier de la Grande Chaumière.
Au XXe Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, il dispose d’une salle particulière – la salle F - et d’un catalogue spécial.
Le 4 février, Jean Cocteau rend pour la première fois visite à Blanche dans son atelier d’Auteuil.
Le 19 juin, il reçoit à Auteuil Diaghilev, Nijinsky et les autres danseurs des Ballets russes. Le photographe Eugène Druet exécute une série de photographies dont Blanche se servira au cours des années suivantes pour réaliser un grand nombre de tableaux.
En novembre, il devient journaliste à L’Excelsior, chargé de la chronique des spectacles parisiens, il assiste ainsi à toutes les avant-premières.
En décembre, le jeune André Noufflard devient son élève à Auteuil.
1911
Il est promu officier de la Légion d’honneur.
En février, il voyage à Rome où il expose deux œuvres à l’Exposizione Internazionale di Roma, séjourne chez Mabel Dodge Luhan à la villa Curonia de Florence puis se rend à Venise.
Le 27 avril, il est témoin au mariage d’André Noufflard et Berthe Langweil qui se sont rencontrés chez lui en janvier.
Le 22 juin, Blanche assiste au couronnement de George V à Londres ; il exécute, dans le cadre de l’" Entente cordiale ", une série de tableaux illustrant l’évènement.
En juin, il expose chez Georges Petit quatorze tableaux inspirés des Ballets Russes.
1912
En avril, il est l’invité de la Biennale de Venise, il décore les salles d’une frise ornementale et assiste aux fêtes données à l’occasion de la reconstruction du campanile.
Le 29 mai, il assiste au Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy, chorégraphié par Nijinsky.
Le 6 juin, il assiste à l’avant-première de Daphnis et Chloé de Ravel, œuvre commandée par Diaghilev.
Du 24 juin au 6 juillet, il travaille à Londres.
Pendant l’été à Offranville, il reçoit le jeune Cocteau ainsi qu’Hilda Trevelyan et la romancière Edith Wharton.
En septembre, il fait un court séjour à Florence.
Le 10 décembre, il aperçoit Degas, avec lequel il est brouillé depuis 1903, à la vente de la collection Henri Rouart.
Alors qu’il est à Londres en décembre, il est sollicité par Diaghilev et Nijinsky pour écrire l’argument du ballet Jeux, sur une musique de Debussy. Il choisira toutefois de ne pas prendre part au projet.
Il publie Études et Portraits.
1913
En février, il présente sa frise de Venise à la galerie Michel Manzi, rue de la Ville-l’Évêque à Paris, lors de la IIe exposition des Arts décoratifs.
En avril, il voyage jusqu’à Rome puis retrouve Gide à Florence et rentre par la Riviera et la Provence.
Le 10 avril, il rend visite à Renoir à Cagnes.
Le 14 mai, il assiste à la générale de Jeux au Théâtre des Champs-Elysées.
Pendant l’été au manoir du Tot, il reçoit Hilda Trevelyan et Cocteau qui y rédige et illustre Le Potomak. Blanche et Cocteau écrivent ensemble une pièce de théâtre La Pergola, dont des fragments sont lus à Sacha Guitry qui est en villégiature à Yainville en Seine Maritime.
Gide rencontre Cocteau pour la première fois à Offranville.
En septembre, Blanche reçoit Boni de Castellane.
Il passe le mois de novembre à Londres.
1914
Du 2 au 14 février, il expose quarante-trois tableaux à la galerie Bernheim-Jeune.
À Pâques, il se rend en " voyage-pèlerinage " à Aix-en-Provence au Jas de Bouffan, la maison de Cézanne, puis va saluer Renoir aux Collettes à Cagnes.
Le 15 avril, il publie dans L’Echo de Paris un article sur Du côté de chez Swann de Proust.
Il rencontre le jeune Darius Milhaud chez Xavier Léon, son cousin.
Au Salon triennal de Bruxelles de 1914 organisée avec le concours de la Société royale des Beaux-Arts, il expose six tableaux dont trois inspirés par les Ballets russes.
Stravinsky fait une présentation du Sacre du printemps dans le salon à Auteuil.
De la fin juin au 13 juillet, Blanche se rend en cure pour ses yeux à Liebenstein en Allemagne avec Marcel Desroches, son secrétaire. Il découvre que le pays se prépare activement à la guerre. Il revoit son tableau La Petite Masque au musée de Francfort et le 29, visite le musée de Cassel.
Le 14 juillet, il rejoint sa femme à Offranville.
Du 25 au 27 juillet, Gide, avec l’intention de quitter ensuite la France pour l’Angleterre, corrige le roman de Blanche, Aymeris, à Offranville, et persuade son ami d’écrire un journal de guerre de " non-combattant " lequel, publié dans diverses revues pendant la guerre, paraitra en 1919 en plusieurs volumes titrés Cahiers d’un artiste. Gide ne part pas pour l’Angleterre et retourne finalement le 28 de ce même mois à Cuverville.
Après la déclaration de guerre le 3 août, Blanche accompagne Georges Mévil chez ses parents au domaine de Gallifet, à Sainte-Cécile-les-Vignes dans le Vaucluse et croise Renoir à Moulins qui redescend sur la côte.
Il rentre à Auteuil début novembre puis gagne Offranville où Rose s’engage comme infirmière à l’hôpital ouvert dans le Casino de Dieppe.
1915
Au retour d’une exposition à New York (dont nous n’avons pas retrouvé trace), Blanche raconte que douze de ses toiles inspirées par les Ballets russes disparaissent en mer.
Après presqu’un an sans peindre, il réalise Félicien Cacan blessé en juin.
Pour pouvoir retourner à Offranville au mois d’août, il obtient un laissez-passer des troupes anglaises et un permis de séjour jusqu’au 15 septembre, renouvelé jusqu’en novembre.
Le 5 novembre, il retrouve Georges Mévil à Auteuil, ce dernier étant revenu du Midi avec ses parents.
Le 2 décembre chez le comte Louis Gautier-Vignal, Blanche rencontre pour la première fois le jeune François Mauriac.
Le 29 décembre il dine au 53 rue de Varenne chez Edith Wharton.
1916
A la mi-janvier Blanche dine chez Jeanne Mûhlfeld en compagnie d’autres convives que sont Anna de Noailles, la princesse Lucien Murat, l’abbé Mugnier, Madeleine Le Chevrel, Coco Chanel et son bel anglais " Boy " Capel. Après le repas, la maîtresse de maison lit à haute voix les Lettres d’un artiste de Blanche.
Le 9 mai, Blanche rencontre Paul Morand chez la comtesse Robert de Fitz-James au 142 rue de Grenelle.
Il passe l’été à Offranville.
Il reçoit la visite de Gide, du 30 octobre au 4 novembre.
Au début du mois de décembre chez Madeleine Le Chevrel, il revoit François Mauriac avec qui il engage une correspondance à partir du 13.
1917
Le 25 février, Blanche déjeune avec Gide et José Maria Sert qui réunit des œuvres d’art français pour une exposition à Barcelone.
Le 21 avril, Blanche se rend à Barcelone pour l’inauguration de cette exposition. Il rentre en France le 1er mai.
Le 18 mai, il assiste à la création de Parade (de Cocteau, Satie, Picasso, Massine) au théâtre du Châtelet.
Le 29 juin, Mauriac pose pour son premier portrait à Auteuil (collection privée).
En septembre, Blanche le reçoit à Offranville, et écrit avec lui les comédies Montefigue (manuscrit inédit à la bibliothèque de l’Institut) et puis Faits divers (manuscrit disparu).
Du 25 au 30 septembre, il reçoit André Gide et François Le Grix, rédacteur en chef de La Revue hebdomadaire.
Il réalise un grand nombre d’études pour un grand retable, Le Mémorial, destiné à l’église Saint-Ouen d’Offranville et en hommage aux morts de la guerre, et financé par souscription.
1918
Le 26 janvier, il se rend avec Gide et Cocteau à une soirée donnée par le comte de Beaumont.
Le 17 février au théâtre du Vaudeville, il assiste avec Mauriac à Claude Deburau, comédie en quatre actes de Sacha Guitry.
Le 4 avril, il passe les vacances de Pâques à l’Hôtel du Gros Chêne à Flers dans l’Orne et ne rentre qu’à Paris à la fin du mois, les vacances scolaires de Georges ayant été prolongées.
Paris est bombardé et Auteuil est menacé.
Pendant les mois d’été, la bataille d’Amiens rendant impossible le voyage à Offranville, il séjourne avec sa femme, ses belles-sœurs et Georges au prieuré de Saint-Louans, près de Chinon.
Le 25 décembre, Blanche réveillonne rue de la Trémoille à Paris chez le comte Carlo Zucchini-Solimei en compagnie de Cocteau, de la princesse Vacaresco et de Proust.
Le 29 décembre, Blanche se rend à un goûter chez la princesse Lucien Murat, en compagnie d’une vingtaine d’amies.
Il commence son roman Les Cloches de Saint-Amarain.
1919
Le 10 janvier, il se rend à une soirée chez la prince Edmond de Polignac, accompagné de François Mauriac et de Louis Sue, puis le 26 janvier, chez le comte Etienne de Beaumont, rue Duroc, pour entendre Jean Cocteau lire Le Cap de Bonne-Espérance. Parmi les invités : l’abbé Mugnier, Gide, Jean de Gaigneron, Paul Adam et Harold Nicholson.
En mars, Claudel pose dans son atelier pour son premier portrait.
En avril, il achève enfin Le Mémorial, qui sera inauguré le 3 août dans l’église d’Offranville.
Hilda Trevelyan séjourne à Offranville du début septembre à début novembre.
Se consacrant surtout à l’écriture, Blanche publie trois articles sur l’œuvre de Proust de même que ses Propos de peintre I. De David à Degas préfacés par Proust lui-même.
L’Enfance de Georges Aymeris paraît en feuilleton dans le Mercure de France, de mars à juin, puis s’interrompt.
La mort de Renoir survenue le 3 décembre l’attriste beaucoup.
1920
Le 23 janvier, Blanche assiste à la première manifestation du mouvement Dada, Vendredi de Littérature au Palais des Fêtes, 119 rue Saint-Martin à Paris, et y rencontre Jacques Rigaut qui deviendra son secrétaire en octobre.
En mai, il prend les eaux à Vichy où il retournera tous les ans jusqu’en 1927.
Le 4 octobre, il assiste à l’ " enterrement " de Christine Sickert, épouse de son ami de toujours : Sickert éparpillera les cendres de sa femme au cimetière d’Envermeu.
Le 30 octobre, les Blanche fêtent leurs vingt-cinq ans de mariage.
En octobre, il publie son roman Tous des anges.
Fin novembre, Max Jacob lui écrit pour le complimenter sur son roman.
Le 29 décembre, André Breton visite l’atelier de Blanche.
1921
Pendant l’été, il accueille Mauriac à Offranville.
Il passe le mois de décembre avec Rose à Londres.
Après un premier don au musée de Rouen, bien accueilli par le maire, il entreprend de réorganiser la section d’art contemporain, sollicitant Maurice Denis et Antoine Bourdelle pour des donations.
Il publie Propos de peintre. Dates.
1922
Avec Georges Lecaron, André Lhote et Jean-Louis Vaudoyer, il est membre du comité organisateur au profit du musée de Strasbourg, de l’importante exposition Cent ans de peinture française d’Ingres au Cubisme qui ouvre en mars.
Aymeris paraît le 6 mars avec cinquante illustrations de sa main.
Le 21 novembre, son ami Marcel Proust décède.
En décembre, il séjourne à Londres puis dans le Norfolk chez les Noble.
Il publie son roman Les Cloches de Saint-Amarain sous le pseudonyme de Jaime de Beslou.
Il poursuit ses dons au musée de Rouen.
1923
En février, il pose chez Bourdelle pour son élève Audrey James.
En mai, il assiste à l’inauguration d’une salle " Blanche " au musée de Rouen où figurent également les portraits qu’ont faits de lui quelques-uns de ses contemporains (Sargent, Lucien Simon, Forain) ainsi que des œuvres de Sickert.
Du 12 juin au 12 juillet, il participe à l’exposition collective Les dames d’aujourd’hui à la galerie Charpentier avec Henri Gervex, Pierre Bonnard, Marie Laurencin et Paul Chabas.
Il publie Idéologues sous le pseudonyme de Jaime de Beslou.
À la demande de Jacques Rivière, il publie pour La Nouvelle Revue française, l’article " Quelques instantanés de M. Proust ".
Il reçoit la visite de Gertrude Stein, qu’il appelle " la Stein ".
Le 12 décembre, il apprend le décès de Raymond Radiguet.
1924
Du 3 au 28 mars, a lieu la première rétrospective consacrée à Blanche chez Jean Charpentier à Paris où cent cinquante œuvres sont présentées. Jean-Louis Vaudoyer écrit l’avant-propos du catalogue et André Salmon en rend compte dans La Revue de France.
Blanche publie son Manet et Daniel Halévy lui demande de participer aux " Cahiers verts ", sa collection de mémoires. Toutefois, ses manuscrits étant trop conséquents, ils ne sont finalement pas retenus.
En octobre, il est nommé officier de l’Ordre de Léopold de Belgique.
Après près de deux ans d’absence, il revient à Londres en novembre et loge au Hyde Park Hotel. Il trouve cependant l’Angleterre bien changée : " Nous français sommes le bouc émissaire chargé des péchés du monde " écrit-il dans une lettre à Mauriac le 19 de ce même mois.
1925
Le 23 janvier, il assiste aux spectacles de La Revue nègre aux Folies Bergère.
En mars, il reprend au musée de Rouen son tableau L’Anniversaire et l’envoie en Ecosse chez ses amis les Noble qui le lui achètent.
Le 6 septembre, à l’initiative des " Amis du Vieux Dieppe ", il prononce le discours d’inauguration du buste de Maupassant dans le parc du château de Miromesnil.
1926
En juin, il fait sa dernière cure à Vichy.
1927
Il est préoccupé par ses problèmes de vue.
Du 27 mai au 21 juin, il expose à la galerie Charpentier, Cent paysages, paysages urbains et autres sous différents ciels et Maurois préface le catalogue.
Il publie son livre Dieppe.
Le 15 juillet, il publie un article dans L’Art Vivant l’article, " À propos de l’exposition de Van Gogh ", exposition présentée au musée d’Art de Bruxelles à l’occasion de laquelle il révise son opinion en admirant la collection de Mme Kroller.
Au mois d’août, il fait la connaissance de Virginia Woolf à Auppegard chez ses amies Nan Hudson et Ethel Sands, et peint deux portraits d’elle d’après des photographies.
Le 6 décembre, descendant à l’hôtel Métropole à Bruxelles avec sa femme, il assiste au vernissage de son exposition Une petite rétrospective à la Galerie des Artistes Français à Bruxelles, commanditée par la reine.
1928
Il publie Propos de peintre. De Gauguin à La Revue nègre ; Mes modèles et Passy.
En décembre, il pose pour quatre photographies chez Man Ray.
Le 27 décembre, il assiste à Petrouchka à l’Opéra de Paris et voit pour la dernière fois Diaghilev ainsi que Nijinsky et sa femme Romola.
1929
Le 6 janvier, il écrit à Cocteau en cure de désintoxication qui lui répond le 12.
En février, il participe à l’exposition collective chez Javal et Bourdeaux Les artistes contemporains peints par eux-mêmes, avec Albert Besnard, Maurice Denis, Henri Gervex, Lucien Simon, Sem et Marie Laurencin.
En mai chez Jean Charpentier, il expose quatre-vingt-douze peintures et pastels. Il choisit lui-même le titre de l’exposition, Mes modèles et y « reprend » des tableaux qu’il avait peint jadis et ne possède plus.
En juin, il rend visite à André Lhote à la galerie Colette Weill où ce dernier a une exposition particulière.
Son secrétaire Jacques Rigaud se suicide.
Il publie le roman Emilienne et la maternité.
1930
En avril, il est promu commandeur de la Légion d’honneur.
Le 20 mai, il assiste au mariage de Georges Mévil et Marguerite Desmaret à Paris.
Au début du mois de juin, il retrouve Maurice Maeterlinck et Jean Ajalbert en cure à Royat, où il retournera en 1931 et 1932.
Il publie l’édition définitive de son roman Aymeris de même que l’article " Un sensualiste mystique, D.H. Lawrence " dans Les Nouvelles littéraires.
1931
En février, il promet de nouvelles œuvres au musée de Rouen et presse Fernand Guey, le conservateur des tableaux, de réorganiser pour les " fêtes de Jeanne d’Arc " les salles dans lesquelles il est déjà exposé.
Du 15 mai au 1er juin, il expose une trentaine de tableaux chez Pierre Colle à Paris.
Pendant sa cure à Royat, il commence le portrait de Maeterlinck.
De passage à Paris, il va voir les œuvres récentes de Picasso chez Paul Rosenberg et écrit La peinture et la canicule.
En juillet à Offranville, Reynold Arnould (1919-1980) devient son élève.
Au mois d’août, toujours à Offranville, il expérimente une nouvelle marque de couleurs fabriquée en Espagne par Antonio Zuloaga, fils de son ami Ignacio.
Il publie Les Arts plastiques.
1932
Du 18 mai au 1er juin, il expose à la galerie Charpentier.
En juillet, il se rend à la rétrospective Picasso chez Georges Petit et à la rétrospective Manet à l’Orangerie des Tuileries.
Il retrouve pour la dernière fois Maurice Maeterlinck en cure à Royat fin juillet.
Le 6 décembre, sa belle-sœur Yoyo décède.
1933
Il commence un traitement homéopathique pour ses yeux qui le soulagera.
À Offranville, il reçoit régulièrement ses deux jeunes élèves Francis Tailleux (1913-1981) et Reynold Arnould.
Il participe à la XXIVe exposition de la Société des artistes rouennais et à la XXIIIe exposition de la Société des artistes normands.
1934
Le 19 février, il assiste à la réception des Amis de 1914, au restaurant de La Coupole à Paris.
En mars, il peint deux portraits de James Joyce qu’il accueille à Auteuil pour deux séances de pose.
Du 12 au 23 avril a lieu une exposition rétrospective de son œuvre à la galerie Charpentier.
Cette même année naît Bernard, le premier fils de Georges et Marguerite Mévil-Blanche.
Du 15 octobre au 12 novembre, il participe à l’exposition Peintres français en Italie à la Galerie Berheim-Jeune avec Vuillard, Denis, Berthe et André Noufflard.
Il publie le roman Mémoires de Joséphin Perdrillon, précepteur.
Il contribue à l’ouvrage Les Trésors de la peinture française des primitifs au XVIIe siècle.
1935
Le 16 mars, il est élu à l’Académie des beaux-arts au fauteuil de Paul-Albert Laurens.
Du 18 mars au 24 avril, il participe à l’exposition Auteuil et Passy d’autrefois au musée Galliera.
Le 26 avril, il raille, dans L’Écho de Paris, " Son Excellence Marinetti " et les futuristes qui exposent à la galerie Berheim-Jeune.
En juillet, il est nommé au conseil supérieur des musées ainsi qu’au jury de l’École des beaux-arts.
En novembre, il est nommé membre du conseil des monuments publics et des musées de la ville de Rouen.
Le 14 décembre, il est l’invité d’honneur d’une réception à l’Académie des beaux-arts.
Il peint le troisième portrait de James Joyce.
1936
En février, au 12 rue Bonaparte, il expose des œuvres récentes.
En mai, il rédige l’avant-propos de la rétrospective Cézanne au musée de l’Orangerie.
Sur les conseils de John Rothenstein, il commence la rédaction de ses souvenirs en anglais, Portraits of a Lifetime.
1937
Il se brouille avec Stravinsky dont il a en vain tenté de soutenir la candidature à l’Institut.
Dans une lettre du 17 juin, Blanche demande à Mme Maurice Denis de lui trouver un appartement à louer à l’année à Saint-Germain ou à Versailles.
En octobre, il expose à la Arthur Tooth Gallery de Londres pour marquer la publication de Portraits of a Lifetime.
Le 20 novembre, il assiste à la dernière répétition d’Asmodée de Mauriac à la Comédie-Française, accompagné de Rose qui, bien que de plus en plus souffrante, désire être présente.
1938
En novembre, il achète une petite maison rue de la Gare à Offranville, la " villa Marie " qu’il fait agrandir de deux ailes basses. Il aménage également les combles en quatre chambres et rebaptise la demeure agrandie " le Clos Bernard ".
En décembre, l’état de santé de Rose, malade depuis plus de deux ans, s’aggrave considérablement.
Le 23 décembre naît Jean-Noël Mévil, le deuxième fils de Georges.
1939
En mai et juin, il expose aux Leicester Galleries à Londres, J.E. Blanche : His Art and his collection.
Le 13 juin, Rose, âgée de soixante-dix-neuf ans, meurt à Paris.
Le 5 juillet, il quitte définitivement la capitale pour Offranville et ne retournera qu’une seule fois encore à Auteuil en novembre.
Le 6 juillet, il adopte Georges Mévil qui prendra le nom de Mévil-Blanche.
Le 3 septembre, la France entre en guerre et un corps sanitaire britannique s’installe à Offranville, avec l’ordre de réquisitionner tous les grands bâtiments comme le Manoir du Tot. Le clos Bernard est épargné car encore en travaux. Blanche est obligé d’y emménager en novembre en dépit du chantier.
Il reçoit Colette en septembre et rend visite à Braque à Varengeville.
Il publie la suite de ses souvenirs en anglais, More Portraits of a Lifetime.
Il fait le don d’œuvres à la commune d’Offranville et peint ses derniers tableaux.
1940
Le 18 mai a lieu le premier bombardement aérien de Dieppe et de ses environs. A 23 heures, Neuville-lès-Dieppe et Rouxmesnil-Bouteilles se voient à leur tour infliger de très gros bombardements par l’aviation allemande. Le cours Bourbon, la route Bonne Nouvelle, les bassins, l’usine à gaz et la jetée Ouest sont également touchés.
Le 20 mai, Blanche se résout à l’exode et se rend à Bagnoles-de-l’Orne.
De juillet à septembre il se réfugie en Bretagne, à Pont–l’Abbé, avec sa belle-sœur, sa belle-fille et la mère de celle-ci, Bernard et Jean-Noël. Son fils adoptif, Georges, est quant à lui mobilisé.
Pour éviter que le clos Bernard ne soit réquisitionné, la famille de son jardinier s’y installe. Toutefois, le 25 septembre, Blanche peut enfin rentrer.
1941
En janvier, le commandement allemand rebaptise la rue de la gare à Offranville, " rue Jacques- Emile Blanche ".
Le 31 janvier, le peintre fête ses quatre-vingts ans en compagnie de Maurice Denis.
Il décide de ne plus siéger à l’Institut qui est défavorable à la candidature du sculpteur Charles Despiau.
À compter du 2 août, il cesse de tenir son journal et entreprend la rédaction de ses mémoires, La Pêche aux souvenirs.
1942
Le 22 janvier, son plus vieil ami, Walter Sickert, meurt à Bathampton.
L’hiver se prolonge mais Blanche continue à travailler en dépit des avertissements de son médecin, le docteur Hépineuze.
Le 19 août, est lancé un raid aérien anglo-canadien sur un front d’une vingtaine de kilomètres avec Dieppe comme cible centrale.
Le 30 septembre, Blanche meurt à Offranville. Les laissez-passer ne s’obtenant que très difficilement, c’est devant une assistance très réduite que le maire d’Offranville prononce un discours. Le cercueil est ensuite transporté dans un camion gazogène jusqu’au caveau familial au cimetière de Passy.
1943
Une rétrospective de l’œuvre de Blanche a lieu à l’Orangerie des Tuileries, organisée sous le contrôle des Allemands.
Félicien Cacan écrit à Fernand Guey : " J’ai dû vous dire que d’ordre supérieur aucun portrait de Juif ne peut être exposé – donc dans le tableau Les Six, un Juif y étant présent – Darius Milhaud – le tableau a été rayé de la liste par la Propaganda Staffel."
1961
L’émission de radio " J.-E. Blanche : centenaire de sa naissance " est diffusée sur France Culture. Y participent Georges Auric, Jean Cocteau, François Mauriac, André Maurois, Armand Pierhal et Francis Poulenc.