RM 1125 - Hommes
Boni de Castellane et Bouboule
1924
Huile sur toile
Signé et daté en bas à droite
159 x 117 cm - 62''1/2 x 46'' in.
Provenance :
Boni de Castellane, Paris
Ses descendants
Expositions :
1924, Paris, palais de Bois, II Exposition du Salon des Tuileries, n°176
Bibliographie :
Chaleyssin Patrick, La peinture mondaine de 1870 à 1960, Célïa, 1993, n°46, p .29, reproduit en couleur
Mension-Rigau Eric, Boni de Castellane, Editions Perrin, 2008
Roberts Jane, Jacques-Emile Blanche, Gourcuff Gradenigo, Montreuil, 2012, p. 161, reproduit en couleur
Blanche rencontra Boniface de Castellane, né Marie Ernest Paul Boniface, comte de Castellane-Novejean, dit “Boni” de Castellane (1867-1932), dandy et homme du monde bien avant son fabuleux mariage à Anna Gould, fille du milliardaire américain Jay Gould, qu'il épousa dans un faste inouï, le 4 mars 1895 à New York. La nouvelle comtesse de Castellane était laide, petite, et légèrement bossue. Le couple s'installa à Paris la même année, d'abord avenue Bosquet, puis en 1898 dans le fastueux "palais Rose", construit par Ernest Sanson, à l'angle de l'avenue du Bois, aujourd'hui l’avenue Foch, et de l'avenue de Malakoff. Naquirent trois garçons, Boniface (1897-1946), Georges (1898-1944), et “Jay”, Jason (1902-1956), et une fille, Marie-Louise, en 1896, morte en bas-âge. A cette même époque, Lucien Corpechot le décrivait en ces termes : "En haut de son escalier de marbre, sanglé dans sa redingote grise fleurie d'un œillet pourpre, bombant la poitrine, creusant les reins, la tête en arrière, le nez au vent, des yeux bleus, le teint clair, les cheveux blonds, gai et souriant, grave néanmoins, sentant la noblesse en toutes ses manières, un rien de glorieux, mais avec quelle aisance…" Lorsque Blanche peint son vieil ami en 1924, avec sa chienne bouledogue, “la douce Bouboule”, son divorce en 1906 l’avait laissé sans fortune et il était assailli par ses créanciers. Il restait néanmoins un exemple d’élégance avec sa pelisse de zibeline, ses guêtres et ses gants "beurre frais". Blanche écrivit dans son journal: "Le plus cocasse, c’est que Boni était un "esprit sérieux", trop sérieux, sans ironie, prenant tout pour de "l’argent comptant", crédule plutôt-et je risque le mot qui qualifie ce casse-cou-candide".